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  • Une résidence avec vue sur jardin
  • Sep. 20, 2023
News of Reuter Bausch Art Gallery Une résidence avec vue sur jardin

Rencontre avec Chantal Maquet, artiste pluridisciplinaire

Une résidence avec
vue sur jardin

A l'Ermitage de Clervaux, la lauréate du Prix Pierre Werner 2022 va se consacrer six mois
durant à son nouveau projet «Visages d'un paysage».

Pluie de printemps à Clervaux, une pluie languide, sans pré-
cipitation, en cette saison de semis et de germination. C'est
dans un jardin que Chantal nous attend, penchée sur ses
premières pousses, comme dans l'attente des métamorphoses à
venir. Son jardin à l'Ermitage, où Chantal Maquet, artiste, est en ré-
sidence sur initiative de Christine Keipes, directrice du Cube 521 à
Marnach.
Certains artistes portent les attributs de l'extravagance: chapeau
rond, fanfreluches et couleurs dissonantes, c'est une forme de
coquetterie. D'autres artistes affichent les signes d'une ostensible
normalité, et c'est une autre forme de coquetterie. Chantal Maquet
pour sa part n'affiche rien, ni originalité ni réfutation de celle-ci, se
contentant de paraître tel qu'elle est, au naturel, tel est le constat qui
s'impose lors de la première rencontre. Un second constat s'impose
devant ses toiles: l'univers que l'artiste y fixe est, du naturel, une
irrémissible déconstruction, personnages et paysages subissent un
infléchissement au terme duquel êtres et choses sont dépouillés de
toute «évidence».
L'artiste est là depuis quelques jours, saluant la beauté du lieu, le
grain singulier de la lumière en ce surplomb de Clervaux, entre
Ermitage et chapelle de Lorette. Retraite, recueillement, spirituali-
té? Chantal n'est pas la créature éthérée que l'on escomptait ici,
pas une anachorète, et sa pratique artistique relève de l'observation
plus que de la contemplation. Désignant d'un geste les rais de soleil
dans les interstices de la pluie, elle se réjouit de la belle conjonction
des temps, de «cette chance de pouvoir entamer un nouveau projet
artistique au moment où la nature elle-même se renouvelle». La rési-
dente moud du café, à l'ancienne, sous le regard d'un fox-terrier qui
dans une vie antérieure dut s'appeler Milou.
Papa d'ailleurs est né au pays de Tintin, au Congo, d'un père belge
et d'une mère venue de Transylvanie. Papa a pris pour épouse une
Allemande, la famille s'est installée au Luxembourg, que Chantal
toutefois quitte pour s'établir à Hambourg – elle y vit depuis vingt
ans désormais, mais revient périodiquement au Grand-Duché, pour
ses activités artistiques en particulier. Chantal se définit comme ar-
tiste, comme «artiste pluridisciplinaire» plus précisément, de toute
éternité: «Enfant déjà je voulais dessiner, quand on me demandait
ce que je ferais quand je serais grande, je répondais que je dessi-
nerais».
Parmi ces activités, l'exposition à Dudelange en 2021. Sur le ra-
cisme. Les colonies comme motif d'observation a posteriori. Car
Chantal est trop jeune, au Congo, pour prendre acte des réalités co-
loniales, mais une iconographie en rend compte quand son grand-
père lui montre des photos du temps jadis, que l'artiste en devenir
observe fascinée. Par cette altérité qui au temps de son enfance
était familiarité, par le hiatus entre le caractère «naturel» des réalités
perçues dans l'enfance et le caractère scandaleux de celles-ci au
regard de l'adulte.

Lien vers la suite : https://www.chantal-maquet.com/wp-content/uploads/2023/08/2023_Tendances_19.pdf

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